Des entreprises canadiennes ont été liées à des allégations de meurtres, de torture, de travail forcé, de détention arbitraire et d’intimidation, entre autres abus, selon six nouveaux rapports publiés ce matin par le Réseau canadien sur la reddition de comptes des entreprises (RCRCE).
Les rapports font état d’allégations selon lesquelles Nygard International, Torex Gold Resources Inc, Feronia Inc, Barrick Gold Corporation, Goldcorp Canada Ltd, et des entreprises clientes des fabricants de gants médicaux Top Glove et Supermax sont accusées de contribuer à une série de violations des droits humains et de l’environnement.
« Ces rapports montrent que les abus graves liés aux entreprises canadiennes et à leurs filiales à l’étranger sont continus et répandus », a déclaré la directrice des politiques du RCRCE, Emily Dwyer. « Nous avons besoin de lois solides, comme une législation sur la diligence raisonnable des entreprises qui donnerait aux victimes le pouvoir de demander réparation, notamment en donnant accès aux tribunaux canadiens. »
Au cours de la semaine dernière, ces préoccupations ont été soulevées auprès du Comité permanent du commerce international, dont les membres étudient les effets néfastes des sociétés minières canadiennes à l’étranger à la suite d’une série de poursuites alléguant de graves préjudices. Dans leurs rapports, des organisations membres du RCRCE, soit Oxfam Canada, Mines Alerte Canada, KAIROS Canada et le Syndicat des Métallos, ont fait état d’abus des droits humains et de l’environnement.
« La meilleure façon de mettre fin aux abus des populations et de la planète par les sociétés minières canadiennes est de corriger la façon dont nous réglementons les compagnies canadiennes en général », a déclaré Catherine Coumans, coordonnatrice de recherche pour Mines Alerte Canada. « Ces études de cas montrent ce que l’on obtient avec une décennie de mesures volontaires. En fin de compte, les compagnies doivent être tenues responsables. »
« Les Canadiennes et Canadiens ne veulent pas que nos entreprises soient associées ou importent des biens qui sont le produit du travail forcé ou du travail des enfants, ou de toute autre violation des droits humains et de l’environnement », a déclaré Meg Gingrich du Syndicat des Métallos.
« Le Canada a le devoir légal et éthique de faire respecter les droits humains partout dans le monde », a déclaré Silvia Vasquez-Olguin, coordonnatrice des partenariats internationaux chez KAIROS Canada. « Nous avons besoin d’une loi forte, comme le projet de loi émanant des députés C-262 sur la diligence raisonnable obligatoire des entreprises, pour mettre un frein aux abus des multinationales basées au Canada. »