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Le RCRCE accueille la famille et les partisans du défenseur mexicain des droits de la personne et de l’environnement assassiné, Mariano Abarca

L’avocat mexicain José Luís Abarca et l’organisatrice du REMA Esperanza Salazar sont accueillis par des représentant-e-s des organisations membres du RCRCE lors d’une réunion au siège du Congrès du travail du Canada, le 6 juin 2023.

Le RCRCE a accueilli la famille et les partisans du défenseur mexicain des droits de la personne et de l’environnement assassiné, Mariano Abarca, à une réunion des membres du RCRCE dans les bureaux du Congrès du travail du Canada à Ottawa le 6 juin 2023.

Mariano Abarca a été assassiné par un tueur à gages à moto en novembre 2009, devant le restaurant familial au Chiapas, après avoir défendu les droits de la communauté en relation avec les activités d’une mine de barytine appartenant à la société minière canadienne Blackfire Exploration Ltd.

Un mois avant le meurtre, après avoir reçu des plaintes de Blackfire concernant l’opposition de la communauté autour de la mine, une délégation de haut niveau de l’ambassade canadienne s’était rendue au bureau du gouverneur du Chiapas pour défendre les intérêts de Blackfire. La famille et les sympathisants de Mariano Abarca estiment que le soutien et le lobbying de l’ambassade canadienne ont mis la vie de Mariano en danger.

La famille était à Ottawa pour déposer une plainte contre le Canada auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). La plainte allègue que le Canada n’a pas respecté ses obligations internationales en matière de droits humains lorsqu’il a fait pression sur les autorités mexicaines pour faire avancer un projet minier canadien, et n’a pas pris de mesures pour protéger les défenseurs des droits humains, bien qu’il ait eu connaissance des menaces qui pesaient sur la vie de M. Abarca.

La plainte cite plus de 1000 pages de rapports internes et de courriels de l’ambassade du Canada au Mexique, qui montrent que l’ambassade a joué un rôle crucial dans l’exploitation de la mine et n’a pas fait preuve de diligence raisonnable en matière de droits de humains avant de s’impliquer.

Le fils de Mariano Abarca, l’avocat José Luis Abarca, et Esperanza Salazar, une organisatrice du Réseau mexicain des personnes affectées par l’exploitation minière (REMA), ont reçu le soutien du Projet pour la justice et la responsabilité des entreprises (JCAP) et de plus d’une douzaine d’autres organisations et coalitions de la société civile canadienne, dont le Réseau canadien sur la reddition de comptes des entreprises, pour le dépôt de la plainte.

Près de 14 ans après le meurtre, aucune enquête crédible n’a été menée. Le RCRCE soutient le droit d’accès aux recours pour les personnes lésées par les activités et les chaînes d’approvisionnement des entreprises canadiennes à l’échelle mondiale.

Entre-temps, les allégations d’atteintes à l’environnement et aux droits humains par des sociétés minières canadiennes au Mexique et ailleurs persistent.

«Les ambassades canadiennes continuent de jouer un rôle majeur dans la promotion des investissements miniers canadiens à travers le monde. Pourtant, elles se déchargent de toute responsabilité de protéger les personnes qui sont mises en danger par ces investissements canadiens», a déclaré Vivana Herrera, coordonnatrice pour l’Amérique latine de Mines Alerte Canada, organisation membre du RCRCE, lors d’une conférence de presse tenue le 5 juin.

Le RCRCE fait campagne pour la réforme des politiques et des approches juridiques du Canada afin de s’assurer que les actions des fonctionnaires canadiens sont conformes aux obligations internationales du Canada en matière de droits de la personne et de droits environnementaux, et pour une législation obligatoire sur la diligence raisonnable en matière de droits de la personne et d’environnement afin d’aider à prévenir de futurs abus associés aux activités des entreprises canadiennes dans le monde entier.

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