MONTRÉAL – Dix ans après l’effondrement du bâtiment Rana Plaza, qui a tué plus de 1130 travailleuses et travailleurs du textile et en a blessé plus de 2500 autres, dont une majorité de femmes, le Canada et les entreprises canadiennes ne font pas leur part pour éviter une nouvelle catastrophe.
Aujourd’hui à Montréal, des délégué·e·s de réseaux représentant plus d’une centaine d’organisations de la société civile – syndicales, féministes, de solidarité internationale, écologistes et d’autres alliés, vont commémorer la tragédie du Rana Plaza afin de réaffirmer la solidarité des Québécois·e·s et des Canadien·ne·s avec les travailleuses et travailleurs de l’industrie du textile et de la ‘fast fashion’ au Bangladesh et ailleurs dans le monde.
Ces organisations exigent que le gouvernement fédéral adopte une loi canadienne portant sur la diligence raisonnable des entreprises, afin de prévenir et d’agir contre les abus de droits humains par des entreprises canadiennes tout au long de leurs opérations et de leurs chaînes d’approvisionnement mondiales.
Également, en solidarité avec les revendications des organisations du Bangladesh, elles demandent instamment aux compagnies et marques de vêtement de respecter les droits humains des travailleuses et travailleurs dans toute leurs chaînes d’approvisionnement, dont notamment le respect de leur santé et de leur sécurité au travail et un salaire décent; et qu’elles adhèrent sans tarder à l‘Accord international sur la santé et la sécurité dans l’industrie du textile et de l’habillement, qui a permis de sauver plusieurs vies.
CONFÉRENCE DE PRESSE
- Aujourd’hui à 11h, à Le Gesù, 1200 Rue de Bleury
- Porte-paroles du Réseau canadien sur la reddition des comptes des entreprises (RCRCE), L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF), le Centre international de solidarité ouvrière (CISO), Développement et Paix
RASSEMBLEMENT
- Aujourd’hui à midi, au Square Phillips
- Avec la participation des membres du RCRCE et de la CQMMF, et autres alliées des travailleuses et travailleurs de l’industrie de la ‘fast fashion’ au Bangladesh et ailleurs
- Détails de l’événement
ACTIVITÉ D’ÉDUCATION POPULAIRE
- Aujourd’hui à 13h, à Le Gesù, 1200 Rue de Bleury
- Les participant·e·s au rassemblement sont invités à échanger et à apprendre les uns des autres dans le cadre d’une activité éducative
Contacts médias
- Français : Hélène Gobeil ; Directrice des communications et campagnes, Développement et Paix ; hgobeil@devp.org
- Anglais : Darren Shore ; Agent aux communications, Réseau canadien sur la reddition de comptes des entreprises ; dshore@cnca-rcrce.ca
Le RCRCE est un réseau de 40 organisations à but non lucratif, de syndicats et de groupes confessionnels, dont les membres combinés représentent plus de 3 millions de Canadiens, qui font campagne pour que les entreprises canadiennes et leurs filiales respectent les droits humains et l’environnement dans le monde entier.
Citations de porte-paroles:
« Les marques canadiennes de vêtements participent à l’exploitation systémique de millions de femmes en autorisant le versement de salaires de misère dans un grand nombre d’usines de leurs fournisseurs. » – Marie-Hélène Fortier, Coordonnatrice de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF)
« Il est temps que nos entreprises canadiennes rendent des comptes. La plupart des marques de mode s’approvisionnent dans des pays comme le Bangladesh, où des millions de femmes travaillent sans relâche pour à peine 60 cents de l’heure pour fabriquer nos vêtements, tout en vivant dans des conditions difficiles, en s’endettant pour survivre, et en n’ayant pas les moyens d’accéder aux soins de santé et à l’éducation dont elles et leurs familles ont besoin. En ne versant pas un salaire décent dans leur chaîne d’approvisionnement, les marques de mode canadiennes maintiennent dans la pauvreté les femmes qui fabriquent nos vêtements. » – Mwangala Matakala, Chargée de campagne, Oxfam Canada
« Des lois faibles qui se contentent d’exiger des rapports ne protégeront pas les droits humains des travailleurs et des femmes dans le commerce mondial de l’habillement et ne responsabiliseront pas les entreprises. Toutefois, si vous adoptez des lois sur la diligence raisonnable afin que chaque entreprise soit tenue d’identifier, de prévenir et d’atténuer les risques liés aux droits humains dans l’ensemble de sa chaîne de valeur, y compris dans ses propres pratiques d’achat, vous pourrez contribuer à sauver et à améliorer des millions de vies. » – Kalpona Akter, Fondatrice et Directrice exécutive du Bangladesh Center for Workers Solidarity
« Les syndicats de travailleurs de l’habillement du Bangladesh demandent aux entreprises canadiennes de respecter les droits des travailleurs de l’habillement, notamment le droit à la liberté d’association, à des conditions de travail saines, sûres et équitables, ainsi qu’à un salaire décent. » – Kalpona Akter, Fondatrice et Directrice exécutive du Bangladesh Center for Workers Solidarity
« Nous témoignons notre solidarité avec les familles des victimes du désastre du Rana Plaza et les travailleuses dans l’industrie du prêt-à-porter, qui continuent de travailler dans des conditions très difficiles. Il est plus que temps que les pays où sont situés les sièges sociaux des grandes marques de vêtements obligent les entreprises à respecter les droits des travailleuses et leur dignité. Le Canada a la responsabilité d’agir. » – Michèle Asselin, directrice générale de l’AQOCI
« Plus que jamais, nous devons faire de l’industrie textile un enjeu social au niveau mondial, car ses conséquences sont toxiques tant aux plans environnemental qu’humain. Il est temps de rendre les compagnies responsables et de revendiquer collectivement de meilleures conditions de travail, une meilleure redistribution des bénéfices et la justice pour les travailleuses et travailleurs du vêtement du Bangladesh et du monde. » – Amélie Nguyen, Coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
« Le gouvernement fédéral doit mettre en place une loi exigeant que les entreprises préviennent les impacts négatifs sur les droits humains et l’environnement tout au long de leurs opérations et chaînes d’approvisionnement mondiales – une loi sur la diligence raisonnable.” – Emily Dwyer, Directrice des politiques pour le Réseau Canadien sur la reddition des comptes des entreprises (RCRCE)
« Nous et les autres membres du RCRCE ont recueilli des dizaines de milliers de signatures pour une pétition demandant une loi sur la diligence raisonnable pour les entreprises canadiennes. Cette pétition a été présentée à plus de quarante personnes députées provenant de presque partout au Canada. La population de notre pays veut une vraie loi. Est-ce que nos élu.e.s vont agir en conséquence ? » – Carl Hétu, Directeur général de Développement et Paix
« Même si le Canada n’a pas encore mis en œuvre la législation sur la diligence raisonnable, les entreprises ne doivent pas non plus échouer lorsqu’il s’agit de protéger les droits des femmes, les droits des travailleuses, et les autres droits humains. » – Alice Chipot, Directrice générale du Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE)